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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 05:47


Communiqué de l’Anafé et du Gisti  

 

En janvier dernier, sans la moindre publicité, le gouvernement français a décidé d’imposer aux Syriens souhaitant transiter par un aéroport français l’obtention préalable d’un « visa de transit aéroportuaire » (« VTA »). Ce visa, particulièrement difficile à demander dans le contexte de désorganisation politique de la région et à obtenir, à supposer que l’on parvienne à avoir accès aux autorités consulaires françaises, est devenu indispensable pour monter dans un avion transitant par un aéroport français, ou éviter d’en être refoulé vers le pays de provenance.

De toute évidence, cette obligation entrave la possibilité pour des Syriens d’échapper à la répression, à la guerre, ou de sortir des camps des pays limitrophes où près d’un million d’entre eux survivent dans des conditions indignes et dans la plus grande insécurité. 

 

syrianchild.jpgLe but avoué de cette mesure ? Éviter que des Syriens ne déposent une demande d’asile à l’occasion de leur transit par un aéroport français. Le prétexte ? Le code communautaire des visas, qui permet aux États membres d’adopter une telle mesure « en cas d’urgence due à un afflux massif de migrants clandestins ». Prétexte fallacieux car il n’y a aucun afflux massif de Syriens dans les aéroports français (environ 350 Syriens maintenus en zone d’attente en 2012, sur un total d’environ 9 000). En tout état de cause, un demandeur d’asile n’est en aucun cas un « clandestin ».

 

Pour l’Anafé et le Gisti, qui ont porté l’affaire devant le Conseil d’État, il ne fait guère de doute que cette mesure manifestement illégale porte atteinte à l’exercice du droit d’asile et expose des personnes ainsi empêchées de fuir à des menaces sur leur vie et leur liberté en cas de renvoi vers un pays tiers qui lui-même les renverrait très probablement en Syrie. 

Par deux ordonnances, le Conseil d’État en a jugé autrement [1]. Tout en reconnaissant que le ministre de l’Intérieur avait agi illégalement en mettant à exécution une mesure qui n’avait reçu aucune publicité, il a pour le reste entériné les thèses gouvernementales : dès lors que plusieurs centaines de Syriens avaient demandé des visas dans les consulats des pays limitrophes et que le nombre de demandeurs d’asile était passé à… 180 (!) en 2012, le gouvernement a pu estimer que la condition d’urgence qui permet d’instaurer des VTA « pour éviter un afflux massif de migrants clandestins » était remplie ; il a jugé, contre l’évidence, que la mesure ne portait « par elle-même » aucune atteinte au droit d’asile ; et pour terminer, il a considéré que s’il y avait bien urgence pour le gouvernement à endiguer un afflux massif (imaginaire), il n’y avait en revanche aucune urgence à suspendre la mesure prise.

Les défenseurs des droits de l’Homme, eux, ne manqueront pas de s’interroger sur le rôle d’un juge qui préfère voler au secours du gouvernement et couvrir ses illégalités que se soucier du sort des réfugiés syriens dont les témoignages d’ONG ou ceux du HCR nous rappellent chaque jour à quel point il est dramatique.

mars 2013

Organisations signataires :

  • Anafé, Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers
  • Gisti, Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s

 

Ordonnance du CE en date du 20 mars 2013

 

[1] Une première ordonnance rendue le 15 février sur un référé liberté, une seconde ordonnance rendue le 20 mars sur un référé suspension, procédures prévues en cas d’urgence ; le Conseil d’État reste saisi au fond d’un recours en annulation.

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 05:35
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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 07:18

Article intégral publié par Amnesty International http://www.amnesty.fr/Presse/Communiques-de-presse/Des-refugies-trouvent-la-mort-sur-la-route-perilleuse-de-l-asile-vers-l-Europe-8211

 

extraits :

Dans une affaire illustrant les risques que prennent ceux qui fuient un conflit dans leur pays pour trouver refuge en Europe, les autorités de Lesbos recherchent toujours les corps de demandeurs d'asile qui avaient tenté d'atteindre l'île grecque.
noye.jpgDepuis vendredi 15 mars, les autorités de Lesbos ont repêché les corps de six Syriens, dont une jeune femme enceinte âgée de 17 ans et une mère avec ses jeunes enfants. .../...

Lesbos est l'un des principaux points de passage pour les migrants et les réfugiés qui cherchent à gagner l'Union européenne via la Grèce. En décembre 2012, 21 personnes, pour la plupart des ressortissants afghans, se sont noyées près des côtes de l'île, leur embarcation ayant chaviré.
…/…
« Alors que la Grèce durcit les contrôles aux frontières de l'Evros, avec entre autres l'achèvement d'une barrière de 10,5 kilomètres en décembre 2012, les réfugiés empruntent des itinéraires de plus en plus dangereux. …/…

« Les autorités grecques doivent prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions d'accueil des personnes qui arrivent sur leurs côtes et mettre un terme à la détention des demandeurs d'asile. Par ailleurs, les Syriens qui fuient le conflit et n'ont pas de papiers ne doivent pas être détenus ni faire l'objet de mesures d'expulsion. …/…

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 05:56

Créé à l’été 2012, il avait échappé à mon regard jusqu’à présent. 

Je vous conseille vivement le site Espoir d’asile. Très complet, vous trouverez beaucoup d’informations précises et actuelles liées à la demande d’asile : forum, liens, fiches,…


http://www.espoirdasile.org/artc/Accueil/104/fr/

 

Le blog de l’asile en … Côte d’Or. 

Dijon vit une situation délicate avec un afflux important de demandeurs d’asile et peu de solutions en particulier sur l’hébergement. 


 

espoird-asile.png

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 07:46

Un décret vient modifier la durée de validité du premier récépissé délivré aux demandeurs d’asile qui justifient de l’enregistrement de leur demande d’asile par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides.

Ce récépissé constatant le dépôt d’une demande d’asile” a à présent une durée initiale de six mois. Il reste renouvelable par périodes de trois mois jusqu’à la notification de la décision de OFPRA.

 

MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR Décret n°2013-235 du 21 mars 2013 modifiant l’article R. 742-2 du CESEDA - NOR : INTV1301087D

 

Source http://cfda.rezo.net/

recepisse.png

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 05:17

Le CADA, Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile, est le lieu dédié au logement des demandeurs d’asile le temps de l’examen de leur demande d’asile. En plus de l’hébergement, les missions du CADA sont l’accompagnement sociojuridique, la scolarisation et l’animation de la vie sociale, la gestion de la sortie.

En Savoie, un premier CADA de 60 places a ouvert en 2001 à St Michel de Maurienne, puis un second en 2005 avec 56 places à Albertville.


Rappel des épisodes précédents

 

logoalb.jpgEpisode 1 Tout à Albertville

En 2010, ADOMA, gestionnaire des deux établissements, contraint par les réductions budgétaires, annonce son souhait de faire des économies d’échelle en réunissant les établissements en un seul à Albertville. La mairie et les acteurs sociaux et associatifs manifestent leurs inquiétudes et veulent bloquer le projet.


Epidose 2 Tout à Chambéry

Chambery-logo.JPGDevant le blocage du transfert à Albertville, ADOMA propose une alternative en regroupant toutes les places à Chambéry. Le début du transfert a lieu avec l’installation des 60 places du CADA de St Michel de Maurienne au cours de l’été 2012 (la fermeture du CADA de St Michel a eu lieu le 23 juillet). Les demandeurs sont hébergés dans les résidences sociale ADOMA de Chambéry : Villa Comte, Antoine Blondin et les Landiers. Alertée par les associations locales et devant les incidences possibles du transfert total, le maire de Chambéry conditionne la suite du transfert à une évaluation de l’implantation. Elle appelle à une solidarité entre les communes.

 

Episode 3 Un nouveau projet !

Maintien des 2 CADA avec davantage de places

Début 2013, suite à l’annonce de 4000 nouvelles places CADA, ADOMA soumet un nouveau projet à l’Etat : l’extension des deux CADA pour arriver à 90 places à Chambéry et 90 places à Albertville. Il reste à présent à l’Etat à arbitrer entre les demandes entre les différents départements pour voir si cette proposition va voir le jour. Cette solution plus équilibrée pourrait-être satisfaisante pour tous les acteurs impliqués.

Toutefois, des villes importantes en Savoie, Aix-les-Bains ou La Motte-Servolex restent une fois de plus à l’écart d’un partage de la charge de la solidarité.

 

Feuilleton à suivre...


Retrouver les épisodes précédents sur ce blog:

juillet 2010


décembre 2010


juin 2011


mai 2012


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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 05:34
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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 11:23

HÉBERGEMENT D'URGENCE EN DETRESSE : On dort à la rue en Savoie...

 

RASSEMBLEMENT JEUDI 28 MARS

A 11H30 AUX ÉLÉPHANTS A CHAMBÉRY

 

L'hébergement d'urgence en Savoie n'accueille plus les nouvelles demandes depuis le 25 février. Les locaux d'hébergement d'urgence sont actuellement en état de sur-occupation ( de l'ordre de 120 hébergés pour 65 places).

Pourtant, le Code de l'Action Sociale et des Familles (CASF) prévoit un hébergement

inconditionnel d'urgence et un accueil social adapté à toute personne en détresse qu'elle soit venue d'ici ou venue d'ailleurs, sans domicile fixe, jeunes sans foyers comme travailleurs pauvres, femmes victimes de violences, demandeurs d'asile ou sans-papiers, célibataires ou familles. Pour tous, selon la loi, un toit c'est un droit et une dignité. Et cette obligation s'impose à l’État.

Aujourd'hui, il y a sur la Savoie une vingtaine de personnes, des familles avec enfants et des célibataires laissés à la rue ou menacés de l'être. Des associations, des personnes, ont tenté de pallier à grand peine, le plus souvent avec l'intervention de la Mairie de Chambéry. Mais aucune solution pérenne ne se dégage du côté des services de l’État ; bien au contraire avec la fin du Plan Grand Froid, ce sont 80 places qui ferment au 31 mars si rien n'est fait !

 

400q.jpgFace à la crise, nous exigeons au contraire du gouvernement, des services de l’État, des élu-e-s, la reconstruction concrète des solidarités. Il faut une ambitieuse politique sociale à commencer par un toit, un hébergement, un logement dans des conditions dignes pour chacun.

 

Nous appelons à un rassemblement de protestation le jeudi 28 mars 2013 à 11h30 Place des Éléphants où une soupe de solidarité sera partagée.

 

 

Associations de Savoie Unies pour le Droit des Personnes Sans Abri et Mal Logées

c/o Ligue des Droits de l'Homme Maison des Associations 67 rue St François de Sales Bte KO8 73 000 Chambéry Contact: 06 82 52 29 01 LDHchambery@aol.com

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 05:17
Le Réseau Samdarra (CH Le Vinatier) et Interface (CHU de Saint-Etienne) vous proposent à nouveau pour la rentrée prochaine un diplôme Inter Universitaire "Santé, Société et Migration" porté par les universités de médecine de Lyon et de Saint-Etienne. 
 
Vous trouverez des informations complémentaires et les modalités d'inscriptionsur le site de SAMDARRA:

http://www.samdarra.fr/documents/DIU.pdf

dusam.png

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 05:30

Le nouveau site du programme de recherche EXCLIM (Gérér les déplacements de populations dus aux phénomènes climatiques extrêmes) a publié des photographies (26 clichés) extraites des 2 premières parties du reportage d'Alessandro Grassani "Environmental migrants: the last illusion". 

 


 

Le programme "EXCLIM"

Objectifs :

ref-env.jpeg1) étudier des cas de déplacements de populations liés au dérèglement du climat pour analyser les mécanismes qui permettent aux sociétés touchées par ces crises d’y faire face ;

2) étudier l’espace international dont les initiatives influent sur l’émergence d’une gouvernance des migrations climatiques. La complémentarité entre les deux niveaux est indispensable pour améliorer les politiques de gestion des impacts humains du changement climatique.


Rapport intermédiaire : " Gérer les déplacements des populations, dus aux phénomènes climatiques extrêmes , avril 2011, 131 p. (document PDF - 6,7 Mo)


À découvrir sur :  

http://www.reseau-terra.eu/exclim/spip.php?article7

Vous trouverez aussi la présentation de son projet, et bien plus...

 

Le mode de financement est direct, la distribution des images aussi par ce biais.

Retrouver ces infos sur kiss kiss bank bank et la page du projet : http://www.kisskissbankbank.com/en/projects/environmental-migrants-the-last-illusion

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