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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 06:18
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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 06:12

http://www.cimade.org/nouvelles/3491-Cri-de-souffrance-sortant-de-r-tention---nouvelle-tentative-de-suicide-au-CRA-au-N-mes

Cri de souffrance sortant de rétention :
nouvelle tentative de suicide au CRA de Nîmes


"Je vous entend mais je ne vous écoute pas". Telle est en substance la réponse que les autorités apportent aux mises en garde qui ne cessent d’émaner, tant des associations intervenant dans les centres de rétention administrative (CRA) que des personnes privées de liberté elles-mêmes. 

Aujourd’hui, les personnes enfermées au centre de rétention de Nîmes tirent la sonnette d’alarme en adressant un communiqué à la presse. La Cimade, témoin de la violence de leur situation, partage leurs inquiétudes.

La nouvelle loi Besson est venue renforcer la négation de l’individualité de ces personnes dont le seul tort est d’être sans papiers : allongement de la durée d’enfermement jusqu’à 45 jours, contrôle du juge des libertés et de la détention reporté à cinq jours, accès hypothétique au juge administratif…

Pour ces hommes, ces femmes et ces enfants, l’enferment s’est mué en une lourde condamnation, une condamnation qui se passe de plus en plus souvent de juges, une condamnation sans contrôle…

cp-retenus-nimes_07-10-2011.jpg

Au CRA de Nîmes, depuis un mois et demi, La Cimade constate une recrudescence d’actes de désespoir allant de l’automutilation à la mort. Hier encore, un détenu s’est pendu. Son pronostic vital n’est aujourd’hui pas encore connu.

La banalisation de l’enfermement semble induire également celle des actes de désespoir. Jusqu’à quel point devrons-nous accepter et tolérer une politique dont la mécanisation accélère la déshumanisation de nos semblables, et la nôtre par la même occasion ?

Au cours de ces dernières semaines, les faits suivants sont survenus CRA de Nîmes :
- l’enferment d’un enfant polyhandicapé en fauteuil roulant
- le suicide d’un roumain par pendaison
- une automutilation ayant entraîné 128 points de suture
- une tentative d’incendie
- deux tentatives de suicide par pendaison
- une tentative de suicide terminée en asile psychiatrique
- l’enfermement absurde et inutile d’un grand nombre d’étrangers en situation régulière

> Communiqué de presse des retenus du CRA de Nîmes

> Propositions de La Cimade contre la politique d’enfermement et d’éloignement forcé

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 05:26

guterres3.jpg

Antonio Guterres, Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

 

3 octobre 2011 – Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a averti lundi qu'en raison de la complexité accrue de l'environnement international, il est encore plus difficile de trouver des solutions pour plus de 43 millions de réfugiés, déplacés internes et apatrides à travers le monde.

A Genève, lors de son discours d'ouverture de la session annuelle du Comité exécutif, l'organe directeur du HCR, António Guterres a indiqué que la communauté internationale avait besoin de renforcer son action collective pour la prévention des conflits, l'adaptation au changement climatique et pour une meilleure gestion des catastrophes naturelles.

« L'imprévisibilité est devenue la nouvelle donne. Les crises se multiplient. Les conflits se font toujours plus complexes. Et les solutions se révèlent de plus en plus insaisissables », a-t-il indiqué. « Dans des circonstances aussi contraignantes, nous devons reconnaître notre responsabilité commune. Et nous devons prendre un engagement commun. »

 

António Guterres a évoqué la crise sévissant dans la corne de l'Afrique, qu'il décrit comme la pire situation jamais vue en tant que Haut Commissaire. Il a parlé de sa mission en juillet dernier à Dollo Ado dans le sud-est de l'Ethiopie où il a rencontré une femme réfugiée somalienne nommée Muslima qui avait perdu trois de ses six enfants morts en chemin durant l'exode depuis la Somalie. Les organisations humanitaires, qui ne peuvent accéder à de nombreuses régions en Somalie pour y travailler, sont limitées dans l'aide à assurer.

« Nous avons tous pu voir arriver de loin cette escalade. Néanmoins, nous, la communauté internationale, avons été lents à réagir aux signes précurseurs de cette dégradation », a-t-il affirmé. « Pis encore, nous n'avons pas non plus été à même d'éviter qu'elle n'empire à ce point. »

Cette année a vu une succession de crises massives de déplacement et de réfugiés, depuis la Côte d'Ivoire au soulèvement arabe ou à la fuite de centaines de milliers de personnes depuis et à l'intérieur même de la Somalie en proie à la famine. António Guterres a rendu hommage à tous les pays voisins des zones de crises survenues cette année – en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient – des pays qui maintiennent leur frontière ouverte, et ce même sous la pression d'afflux massifs de réfugiés ou de migrants.

Il a également prévenu des dangers d'une xénophobie grandissante qui, selon lui, menacent l'espace de protection disponible pour les réfugiés.

 

« A mon sens, les sociétés multiculturelles, multiethniques et multiconfessionnelles ne sont pas seulement une bonne chose, elles sont inévitables », a-t-il indiqué. « Construire des communautés tolérantes et ouvertes relève d'un processus lent et délicat. Mais la non-discrimination est un principe fondamental en matière de protection des droits de l'homme, et il est du devoir de tous les Etats de le reconnaître et de l'appliquer. Les réfugiés n'ont pas à devenir un dommage collatéral d'attitudes et de politiques anti-immigrants. »

 

Le HCR dépend de contributions volontaires pour son travail. En 2010, les donateurs avaient fourni 1,86 milliard de dollars sous forme de contributions et, pour 2011, ce montant devrait être dépassé à la fin de l'année. António Guterres a reconnu que le contexte de financement devenait néanmoins plus difficile et il a indiqué que le HCR intensifierait ses efforts pour élargir sa base de recettes, pour atteindre notamment un éventail plus large de donateurs dans le secteur privé.

 

article en intégralité

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=26514&Cr=d%E9plac%E9s&Cr1

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 05:23

Vous trouverez ci-dessous quelques extraits des récits "Un jour - Une histoire" recueillis durant la permanence test d'avocats en zone d'attente de Roissy organisée par l'Anafé en partenariat avec le Syndicat des avocats de France (SAF) et l'association Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE) du 26 septembre au 2 octobre.

Anafé Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers

Des avocats aux frontières ! Pour un accès aux droits en zone d'attente.

 

« UN JOUR, UNE HISTOIRE – dimanche 2 octobre 2011 »

Tu  n’entraveras pas le droit d’asile à la frontière

 

Arrivé à l'aéroport de Roissy le 20 septembre, Monsieur Y. se présente au poste trans-frontière pour faire une demande d'asile. Nul ne l'écoute; sa demande n'est pas enregistrée.

Après quatre auditions, la PAF finit par obtenir de lui l’aveu de sa nationalité et il est présenté immédiatement à l’embarquement, alors même qu’il est dépourvu de tout document de voyage, que son identité est incertaine et qu’il déclare être en danger.  

Monsieur Y. refuse d’embarquer et est transféré dans le lieu d’hébergement de la zone d’attente (ZAPI).

Jeudi 29 septembre, il voit un avocat dans le cadre de la permanence organisée par l'Anafé. Celui-ci rédige alors un courrier à l'intention de la police, lui signalant qu'il est informé de sa volonté de demander l’asile et qu’il entend veiller au respect des droits de son client.  

Pourtant, le lendemain, à 6h30 du matin, Monsieur Y. est réveillé par la PAF et emmené au terminal d'embarquement pour être refoulé hors des frontières françaises. Sa demande d'asile à la frontière n'a toujours pas été enregistrée. L’Anafé prévient alors les avocats de la permanence envoie un fax à la directrice de la PAF pour lui signifier que son avocat a expressément rappelé le droit de son client à demander l’asile à la frontière. De retour en ZAPI l'après-midi, la demande d'asile est finalement enregistrée, après moult obstacles et tentatives de refoulement.

Le dimanche 2 octobre, Monsieur Y. était toujours en attente de son entretien avec un officier de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Il était également convoqué devant le juge judiciaire, gardien des libertés individuelles, en charge de vérifier que ses droits avaient bien été respectés en zone d’attente…

 

Pour retrouver tous les récits  http://www.anafe.org

 

Anafé

Permanence juridique pour les personnes en zone d'attente : 01.42.08.69.93

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 06:07

LA CIMADE - 06 octobre 2011

La crise de l'asile et de l'austérité

 Alors que le nombre de personnes à la rue, n’a jamais été aussi grand, en particulier des demandeurs d’asile, l’augmentation de 27% des crédits consacrés à l’asile apparaît comme un effet d’annonce. En réalité, le ministère de l’Intérieur procède à une « réduction des délais et des coûts » qui va avoir des conséquences sur l’accueil des demandeurs d’asile.

 

Une crise de l’asile ?

Pour la troisième année consécutive, la demande d’asile en France est en hausse en 2010. Avec 52 762 demandes dont près de 37 000 premières demandes (+11% par rapport à 2009), près de 5000 réexamens, (moins 16% par rapport à 2009) et plus de 11 000 mineurs accompagnants, le nombre de demandes d’asile enregistré à l’OFPRA a connu une hausse de 10% par rapport à 2009 et de 60% par rapport à 2007. La Cour nationale du droit d’asile a, quant à elle, enregistré 27 500 recours (+10%).

La tendance s’accentue pour les huit premiers mois de 2011 avec 37 000 demandes (+13% par rapport à 2010). Les nationalités les plus représentées sont le Bangladesh, la Russie, l’Arménie, la République Démocratique du Congo et le Sri Lanka. 

10 premières nationalités de demandes d'asile

8 mois 2011 source OFPRA

nationalités

demandes adultes

dont 1ères demandes

dont réexamen

mineurs   

total général

Bangladesh

2 816

2 437

379

60

2876

Russie

1 683

1370

313

1118

2801

Arménie

2 106

1699

407

617

2723

Rép. Dém. Congo

1 976

1784

192

589

2565

Kosovo

1 675

1448

227

863

2538

Sri Lanka

2 118

1659

459

374

2492

Haïti

1 412

1309

116

116

1528

Chine

1 353

1281

72

114

1467

Guinée

1 216

1099

117

250

1466

Turquie

1 216

922

143

143

1405

Côte d'Ivoire

1 177

1115

62

145

1322

 

Pour autant, si on regarde rétrospectivement, on est loin du record enregistré en 1989 (61 000 demandes) ou encore des chiffres atteints au début des années 2000 (plus de 65 000 demandes d’asile en 2004). Alors pourquoi la crise ?

Régionalisation de la procédure d’asile : des préfectures de plus en plus inaccessibles

Pour diminuer le nombre des demandes d’asile, la tentation est grande de dissuader les étrangers d’en déposer une. Pour ce faire, en amont de l’OFPRA et de la CNDA, les préfets jouent un rôle cardinal. En effet, les demandeurs d'asile doivent obligatoirement se rendre auprès des préfectures pour faire enregistrer leur demande d’asile. La loi prévoit que le préfet délivre en général une autorisation provisoire de séjour valable jusqu’au terme de la procédure et qui permet à l’intéressé d’accéder à l’OFPRA et de bénéficier d’un accueil décent (entrée dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile –CADA- ou bénéfice de l’allocation temporaire d’attente –ATA).

Tous les préfets ne sont pas compétents pour cette tâche. Expérimentée d'abord dans deux régions (Bretagne et Haute-Normandie) puis pérennisée et étendue à 17 autres, la « régionalisation » de l’admission au séjour consiste à confier à un ou à deux préfets la compétence d'autoriser ou non les demandeurs d'asile à séjourner dans une région donnée. 

La réforme s’est faite à effectifs constants et les services préfectoraux n’ont pas été augmentés pour faire face à une demande d’asile plus importante, provoquant une nouvelle crise de l’accès aux procédures d’asile, telle que l’avait connue la France à l’orée des années 2000. 

Cela se traduit notamment par un allongement du délai avant d’être autorisé à séjourner en France. Alors que le délai maximal est de 15 jours, des demandeurs d’asile peuvent actuellement attendre jusqu’à 5 mois dans certaines préfectures. Sont mis en place des dispositifs sophistiqués : à Paris, le préfet de police a mis en place un système avec deux ou trois rendez-vous. Le demandeur se présente une première fois à la préfecture après que son nom a été transmis par voie électronique par une association de domiciliation. Il lui est alors remis une deuxième convocation dans un délai de sept semaines sans qu’il soit informé des pièces à fournir. C’est à ce deuxième rendez-vous que ses empreintes sont relevées et qu’on lui remet un formulaire d’admission au séjour et une nouvelle convocation à 15 jours. En tout 10 semaines s’écoulent entre la domiciliation du demandeur et le moment où le préfet statue. Dans d’autres préfectures, le préfet exige des associations assurant la domiciliation de limiter les nouvelles inscriptions ou comme en Bretagne, éparpille les demandeurs sur l’ensemble de la région, en leur imposant une domiciliation sans prévoir des mesures d’accueil. 

Autre méthode de dissuasion, l’utilisation des procédures d'asile dérogatoires telles que la procédure dite « Dublin » et les procédures prioritaires. La liste des pays d’origine sûrs a été élargie à l’Albanie et au Kosovo et une circulaire du 1er avril 2011 a demandé aux préfets de mettre en œuvre le plus largement possible ces procédures. 


Un dispositif d’accueil  ankylosé

Pour assurer l’hébergement des demandeurs d’asile, la loi prévoit un centre spécifique : les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA). Pour y être accueillies, les personnes  doivent être admises au séjour au titre de l’asile et avoir une demande d’asile en cours d’examen auprès de l’OFPRA ou de la CNDA. Sont donc exclues les personnes en procédure Dublin et prioritaire. Les CADA ont pour mission l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement socio-administratif des personnes accueillies et la gestion de la sortie des centres après une décision dite définitive sur la demande d’asile. 

Le dispositif CADA compte près de 21 500 places en 2011, réparties sur le territoire métropolitain (en revanche il n’y en a pas dans les DOM alors que la demande d’asile dans ces départements représente près de 9% du total). 

L’État avait pour objectif t d'héberger 90% des demandeurs d'asile admis au séjour dans ces centres. On est très loin du compte puisque selon l’OFII, à peine un tiers y a accédé en 2010 et à peine un quart si on compte tous les demandeurs d’asile. Début 2011, près de 30 000 personnes sont sur liste d'attente en CADA. La gestion « électronique » et nationale des places CADA par l'OFII au travers du logiciel Dn@ ne fonctionne pas car chaque région ou département se garde les rares places vacantes disponibles. Conséquence : les dispositifs d'hébergement d'urgence sont très utilisés (100 M€ dépensés en 2010, soit 18 000 personnes) d'autant plus que les demandeurs font de plus en plus valoir leurs droits devant les juridictions administratives par le biais de référés .

Réduire les coûts des CADA en réduisant le personnel

En novembre 2010, une mission d’inspection de l’IGAS et du CGEFI (citée en annexe d’un rapport sénatorial « L'hébergement des demandeurs d'asile et son financement de Pierre BERNARD-REYMOND et Philippe DALLIER,) a particulièrement étudié les différents éléments du coût d’un CADA, Elle concluait à des gisements d’économies potentiels en considérant que le taux d’encadrement  pouvait être dépassé.

Au cœur de l’été, un décret du 20 juillet 2011 modifiant la convention des CADA avec l’État a été publié La principale modification porte sur le taux d’encadrement». À la place d’un ETP pour dix résidents, le texte prévoit un pour dix à quinze résidents. De même, la part des personnels socio-éducatifs passe de 60% à 50%. La circulaire du 19 août 2011  qui ressuscite celle du 24 juillet 2008, déclarée inexistante par le Conseil d’État reprend cette disposition. 

Les conséquences sur le fonctionnement des CADA sont aisément envisageables. Avec le taux antérieur de 1 ETP pour 10 personnes, il y avait  près de 2150 ETP dans l’ensemble des CADA. Avec le nouveau taux d’encadrement entre 500 à 700 ETP devraient donc être supprimés.

Le projet de loi de finances prévoit une nouvelle diminution des crédits CADA de près de 5 millions d’euros (-2,5%) après une baisse de 4 millions en 2011 par la diminution du prix  de journée à 24,44 €/j, (contre 26,20 en 2009)  soit 194M€ pour 21 689 places.

Pour ce qui concerne l’hébergement d’urgence des demandeurs d’asile, une circulaire du 24 mai 2011 limite la prise en charge des demandeurs d’asile au seul hébergement et à la durée de la procédure (qui est raccourcie pour les procédures Dublin et prioritaires à la notification d’une décision de réadmission ou de la décision négative de l’OFPRA). Le projet de loi de finances initiale prévoit donc 91 M€ pour ces crédits.

Enfin le budget 2012 prévoit une hausse apparente des crédits (90 m€, +35M€) destinés au versement de l’allocation temporaire d’attente ( ATA, 10,83€/jour) aux demandeurs d’asile non hébergés en CADA. En réalité, ce montant est insuffisant car  on peut estimer à 20 000 le nombre des bénéficiaires en 2011 (soit 105M€). Au surplus, en avril 2011, le conseil d’État a étendu dans une décision La Cimade et Gisti, le bénéfice de cette allocation à l’ensemble des demandeurs d’asile placés en procédure prioritaire. Les crédits budgétés sont donc sous-évalués. 

Pour conclure, les crédits consacrés à l’accueil des demandeurs d’asile sont annoncés en augmentation de 27%. En réalité, ils sont  en diminution de près de 5%.

 

Les plates-formes d’accueil 

Les plates-formes d'accueil ont été progressivement mises en place à compter de l'année 2000 pour pallier les défaillances du dispositif d’accueil et les délais d’attente de plusieurs mois pour entrer en CADA. Il fallait qu’une structure assure le premier accueil, la domiciliation des demandeurs d'asile, la rédaction du formulaire de l’OFPRA, l'orientation sociale et l’ouverture des droits. Certaines plates-formes assurent également un premier hébergement d’urgence, en hôtel.

En 2007, on comptait 49 plates-formes d’accueil et 23 points d’accueil sur l’ensemble du territoire français. La politique du ministère de l’Immigration a été de réduire leur nombre. Parallèlement, l’OFII a été chargé d’assurer le premier accueil des demandeurs dans plusieurs régions, seul ou avec des plates-formes d’accueil dont les missions ont été réduites puis à compter de 2010 en assurait le financement et le pilotage. Cette gestion est « en régie directe » (52 ETP pour environ 4M€ en 2011)  ou « déléguée» à des associations (24 en 2011 pour un budget de 6,2M€). L’ensemble est financé par cofinancement du Fonds européen pour les réfugiés (FER).

 

Le référentiel OFII, le feuilleton de l’été

Pour établir le cahier des charges des plateformes d’accueil des demandeurs d’asile qu’il finance,  l'OFII a mandaté un cabinet de consultants Ernst and Young pour faire un audit afin d'égaliser leurs coûts, prémices au  possible lancement d'appel d'offres ou appel à projets  qui devait être lancé début septembre

Un référentiel a été proposé par le cabinet qui a été diffusé par une note du ministère en date du 7 juillet 2011.

Les principaux points de ce référentiel sont : 

  • les plateformes sont d’abord définies comme des instruments de gestion pour les préfets ensuite comme un soutien aux demandeurs d’asile
  • la prise en charge est limitée au seul temps de la procédure : pour les procédures normales, un mois après la notification de la décision d’accord ou de rejet, pour les procédures prioritaires jusqu’à la notification de la décision OFPRA et pour les procédures Dublin jusqu’à la notification de la décision de réadmission.  
  • le référentiel prévoit la mission de domicilier les demandeurs d’asile, directement ou par convention avec d’autres associations. Les plateformes devront notifier les courriers administratifs au demandeur d’asile. 
  • les plateformes devront aider les demandeurs d’asile à formuler leur demande d’admission au séjour, en les informant sur la procédure et en organisant la prise de rendez-vous auprès des préfets. 
  • les plateformes aideraient les demandeurs à remplir la première partie du formulaire OFPRA mais est en cours en discussion la question de savoir si la rédaction du récit de vie ou sa traduction par l’interprète sera exclue. En revanche, il est clair que les plateformes ne feront pas les recours à la CNDA ne faisant qu’une information sur l’aide juridictionnelle. 
  • les plateformes assureraient l’enregistrement des demandes de CADA en signalant aux préfets les personnes qui refusent ou ne sont pas venus. En revanche, c’est seulement en cas de besoin, qu’elles orienteraient les demandeurs auprès du SIAO ou du dispositif de pilotage de l’hébergement des demandeurs d’asile. En ce qui concerne l’aide matérielle d’urgence, elle est limitée à une orientation vers les associations caritatives,  aux personnes qui ne perçoivent pas l’ATA (alors que le Conseil d’État a répété plusieurs fois que son montant ne suffit pas à couvrir les besoins des demandeurs) et dans la limite de 5 à 10% du budget.  

De même, pour ce qui est de l’ouverture des droits (ATA, couverture maladie, scolarisation des enfants, accès au compte bancaire), le référentiel ne prévoit qu’une information (le plus souvent collective ou par dépliant) et une orientation vers d’autres.

Le cahier des charges est conçu pour une situation où les personnes rentrent immédiatement en CADA alors que les délais d’attente sont a minima de quatre mois. 

À l’heure où sont écrites ces lignes, le cabinet du ministre de l’intérieur n’a pas rendu son arbitrage sur ce référentiel. En outre, un décret désignant les préfets comme directeurs territoriaux de l’OFII est annoncé et les changements au sein du conseil d’administration de l’OFII en retardent la mise en œuvre.  Si le lancement de l’appel d’offres ou à projets  a été reporté en  2012, la diffusion de ce référentiel va sans doute permettre de restreindre les activités des plates-formes à la domiciliation, l’information et l’orientation des demandeurs, sans accompagnement.

Ces mesures ont pour conséquence de laisser de plus en plus de demandeurs d’asile sans un accès effectif à des conditions d’accueil décentes et à une procédure équitable. Face à la défaillance des dispositifs financés par l’État, les associations sont directement confrontée à leur détresse et se mobilisent. Que cela soit à Paris, Nantes, Nîmes, Rennes ou Dijon, La Cimade est aux côtés des demandeurs pour les soutenir, les aider à saisir la justice. 

La Cimade a également contesté les différentes mesures réglementaires (décrets et circulaires) mentionnés pour organiser la réduction. Ces recours ont pour but de remettre en cause la logique restrictive dans laquelle s’inscrit la politique d’asile. Elle rappelle la proposition qu’elle formule d’une procédure unique d’asile, garantissant le droit au séjour, à un recours effectif et à des conditions d’accueil décentes, pour que le système d’asile en France soit conforme aux engagements internationaux de la France

 

Gérard Sadik
Coordinateur commission nationale asile de La Cimade

 

 

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 06:02

Point de vue de l’association ADA de Grenoble

L'ADA, association dédiée à la défense des droits des demandeurs d'asile, est une organisation apolitique. Ceci ne l'empêche pas de porter une critique des politiques prises dans le domaine du droit d'Asile, et plus généralement dans celui de l'accueil des étrangers dans notre pays, lorsque celles-ci nient les droits élémentaires et la dignité des personnes.

L'illustration la plus récente en est la nouvelle gestion imposée aux structures d'hébergement des demandeurs d'asile, qui n'est rien d'autre qu'un détournement radical de la notion de "normes minimales d'accueil" imposée par une directive européenne de 2003 aux Etats membres de l'Union européenne.

La protection des demandeurs d'asile relève en effet d'une obligation internationale que la France s’est engagée à respecter lorsqu’elle a signé la Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés. Au niveau européen, la directive 2003/9/CE du 27 janvier 2003 prévoit que l'État doit fournir aux demandeurs d'asile "le logement, la nourriture et l'habillement en nature ou sous forme d'allocation financière ou de bons, ainsi qu'une allocation journalière". Il doit par ailleurs prendre les mesures qui leur garantissent "un niveau de vie adéquat pour leur santé" et pour "assurer leur subsistance".

Or, dans une circulaire datée du 24/05/2011, le Ministre de l'Intérieur impose une conception minimaliste, pour ne pas dire négative, de l'hébergement des demandeurs d'asile. Cette circulaire demande aux Préfets de limiter l'hébergement d'urgence au logement stricto sensu – c'est-à-dire un simple abri pour la nuit – sans aucun accompagnement social ou administratif. L'accompagnement est laissé à la charge des associations caritatives et des bénévoles, déjà largement submergées. Cette décision contredit le Code de l'Action Sociale et des Familles (CASF art. L345-2), et la Loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre les exclusions du 25 mars 2009, qui imposent le principe d'un droit à l'accompagnement personnalisé des personnes accueillies.

Cette circulaire nie la vocation même de l'hébergement d'urgence, qui n'a aucun sens sans l'intervention d'un travailleur social, dont la tâche consiste à accompagner les personnes dans les très nombreuses démarches administratives auxquels ils font face. Les associations ne peuvent pas être utilisées comme un palliatif aux déficiences de l'Etat.

En outre, la circulaire du 24/05/2011 impose aux Préfectures d'exiger des structures d'hébergement, de mettre à la rue les personnes et familles dont la demande d'asile a été rejetée par l'OFPRA en procédure prioritaire, ou par la CNDA dans un délai de un mois. Une mesure en contradiction totale avec le principe de l'accueil inconditionnel. Ce dernier, imposé par le Code de l'Action Sociale, implique que toute personne à la rue, en situation régulière ou non, a "accès à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence." Enfin, le principe de la continuité de l'hébergement est garanti par la loi relative au droit au logement opposable de mars 2007.

Enfin, la Préfecture de l'Isère menace de mettre en place une application très restrictive de l'hébergement en période hivernale – sans accompagnement social, en fonction uniquement de critères climatiques, et dans des locaux collectifs ad-hoc qui ne relèvent en aucun cas du logement ou de l'hébergement d'urgence.

La circulaire du 24/05/2011 signe tout simplement l'arrêt de mort des structures chargées de l'hébergement d'urgence, dont le travail social est totalement nié. Elle se combine à une réduction drastique des moyens alloués aux CADA, réduisant ces derniers à des centres d'hébergement dont les capacités en terme d'accompagnement sont réduites au minimum.

Contredisant les principaux textes codifiant l'hébergement d'urgence, son application représente la négation même de ce que doit être l'hébergement d'urgence, et à priori l'accueil des demandeurs d'asile, une population particulièrement fragilisée et soumise à des contraintes administratives lourdes et complexes. L'hébergement n'est pas un simple abri, mais relève d'un indispensable travail social d'accompagnement.

Elle conduit à l'asphyxie rapide des associations à vocation humanitaire, parmi lesquelles se compte l'ADA.

Petit à petit, les quelques droits ouverts aux personnes venues demander la protection de notre pays sont grignotés, sous un prétexte de restrictions budgétaires qui cache mal un objectif visant à interdire l'accès de ces personnes à notre territoire. Les commentaires du Ministère de l'Intérieur devant la mort de six personnes dans l'incendie de leur squat à Paris le 28 septembre dernier, met des mots sur cette politique. Ils dénoncent en effet les "filières criminelles" et l'immigration illégales, alors que la responsabilité de ce drame en revient bien aux déficiences de notre République, incapable d'accueillir de manière décente des gens qui, ayant fui des guerres, des violences, des répressions, sont venus chercher asile chez nous.

Ces squats se multiplient à Grenoble, où des gens s'entassent dans des parkings souterrains, des bâtiments en ruine, des jardins. Certains ne sont toujours pas parvenus à entrer à la Préfecture y déposer une demande d'asile. D'autres sont depuis plusieurs mois en train de poursuivre les démarches qui leur permettront peut-être d'obtenir une protection de la France. Ils dorment à même le sol, au milieu des excréments, sans eau, sans électricité, sans garantie d'obtenir un repas ou de retrouver un abri pour la nuit suivante, et sans réel soutien pour mener à bien leurs demandes d'asile et suivre les nombreuses démarches nécessaires à la vie dans notre société.

La mort de 6 personnes le 28/09/2011, le jugement sur l'incendie qui, en août 2005, a causé la mort de 17 personnes habitant un immeuble insalubre à Paris, nous interpellent directement, en tant que citoyens. Il ne s'agit pas uniquement de déficiences graves de l'Etat dans ses obligations d'héberger. Il s'agit avant tout des fruits d'une politique de restrictions successives, chassant ces personnes aux interstices de notre société, aux marges de l'acceptable, et bien souvent au-delà de la simple dignité.

 

squat-grenoble.jpg

photo d'un squat grenoblois de demandeurs d'asile.

 

Téléchargez le communiqué de presse au format .pdf

Téléchargez la circulaire du 24/05/2011 du Ministère de l'Intérieur

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 05:56

APPEL A LA MOBILISATION DE  LA  COMMÉMORATION DU 6èmeANNIVERSAIRE  DES  EVENEMENTS  DE CEUTA ET MELILLA.

 

ceuta.png

Six ans  après les évènements de Ceuta et Melilla  ayant entraîné  la mort de plus de 11 personnes reconnues officiellement comme victimes  de cet épisode de la guerre  que livre  l’U.E aux ressortissants de pays pauvres du Monde  en général et en particulier ceux de l’Afrique  sub-saharienne.

 

Malgré plusieurs appels  désespérés lancés par certaines  ONG  depuis le désert pour  venir en aide aux rescapés  de cette tragédie, les autorités  marocaines abandonnèrent   de centaine des migrants sans assistance sociale  et les poussèrent au déplacement forcé  d’une région à l’autre du territoire marocain  et aussi aux expulsions vers leurs pays respectifs.

 

Et pendant ce temps  l’Espagne renverrait au Maroc plusieurs migrants  qui  réussirent  à franchir  les  grillages  des enclaves  de Ceuta et Melilla.

Par  ailleurs, la dictature, l’injustice, l’instabilité politique et sociale des pays du tiers monde soutenus par les grandes puissances  de la planète engendreront  vers fin 2010 le  « printemps arabe ».

 

Ce qui entrainera d’avantage le départ massif  des tunisiens, libyens  et les ressortissant sub-sahariens vivant dans ces  pays vers les  îles «  LAMPEDUSA »  en Italie  causant pour ce faire des pertes énormes  en vies humaines des migrants  venus  de l’Afrique du nord au nom de la lutte contre l’immigration . Plus grave encore les massacres, la marginalisation, et la discrimination des  migrants  sub-sahariens en Libye  accusés de « soutenir le régime de KADHAFI ».

 

Sur ce  LE CONSEIL DES MIGRANTS  SUB-SAHARIENS AU MAROC, CHABAKA, PATERAS   DE LA VIDA, L’AMDH, APDHA et MANISFESTE EURO AFRICAIN  organisent  quatre  grandes journées de mobilisation en hommage aux victimes de cette «  GUERRE INJUSTE » livrée aux Migrants aux portes de l’Europe du 29 au 30 octobre 2011  à LARACHE et du 4 au 5  novembre 2O11 à  RABAT.

Cette année marquera  aussi le 6 éme  Anniversaire  du Conseil des Migrants  sub-sahariens au Maroc créé en 2005 par les victimes et  rescapés de ces évènements douloureux sous  le thème : «  QUE LA JUSTICE SOIT FAITE AUX MIGRANTS ».

 

http://www.migreurop.org/

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 05:15
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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 00:00

Journée mondiale contre la peine de mort

10 octobre 2011

 

peine-de-mort.jpgLe 10 octobre 2011 marque les 30 ans de la publication au Journal Officiel de la loi portant abolition de la peine de mort en France. Comme chaque année, cela sera aussi l’occasion de célébrer la Journée mondiale contre la peine de mort, créée en 2003 à l’appel de la Coalition mondiale contre la peine de mort. 

Pour célébrer cet événement majeur, l’ACAT-France, Amnesty International France, la Coalition mondiale contre la peine de mort, le collectif Solidarité Chine, le Collectif unitaire de soutien à Mumia Abu Jamal, Ensemble contre la peine de mort, la Ligue des droits de l’Homme, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, la Fabryk, Poster for tomorrow, le Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’homme installeront un village de l’abolition sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris de 11h30 à 19h

« C’est l’occasion de se rappeler que si la France a été le 35e Etat abolitionniste, 58 pays dans le monde continuent toujours d’appliquer le châtiment qui tue », déclare Raphaël Chenuil-Hazan, secrétaire exécutif de la Coalition mondiale contre la peine de mort. 

 

Plus d’informations sur la Coalition mondiale contre la peine de mort sur www.worldcoalition.org

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 05:57

logohrwHuman Rights Watch publie un rapport dans lequel il alerte l’opinion publique quant au sort réservé aux migrants qui tentent d’entrer sur le sol européen, particulièrement les personnes arrêtées à la frontière entre la Grèce et la Turquie.

 

Principal accusé : Frontex ( Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures ) mis en cause dans un rapport publié par Human Rights Watch, intitulé “Les Mains sales de l’Union Européenne : l’implication de Frontex dans le mauvais traitement des migrants en Grèce“.

 

Le rapport en question met en exergue le rôle de Frontex ainsi que sa responsabilité concernant le cas de migrants soumis à des détentions dégradantes et inhumaines pendant 4 mois durant l’année 2010. La brigade d’intervention rapide de Frontex (RABIT) avait à l’époque arrêté nombre de migrants pour les remettre à la police grecque et les placer dans des centres de détention dans la région d’Evros. Cette brigade, précise HRW a depuis été remplacée par une présence permanente, sur place, d’agents employés par Frontex.

frontière gréco turcFrontex est devenu parti prenante en abandonnant les migrants à des traitements qui sont strictement interdits par les Droits de l’Homme annonce Bill Frelick, responsable du programme pour les réfugiés de Human Rights Watch. “Pour mettre fin à cette complicité sur les traitements inhumains, l’Union Européenne doit durcir les règles concernant les opérations de Frontex et s’assurer que cette agence soit tenue responsable si les règles ne sont pas respectées, que ce soit en Grèce ou ailleurs“.

 

Le document, réalisé à partir d’interviews de 65 migrants, réfugiés ou encore demandeurs d’asile entre novembre 2010 et février 2011, mais aussi grâce à des entretiens avec des membres de Frontex et des policiers grecs, indique que l’agence avait envoyé à l’époque des premières arrestations pas moins de 175 agents, ou “officiers invités” pour intercepter les migrants en situation irrégulière. En décembre 2010, tandis que les agents du RABIT continuaient à se déployer à la frontière, des émissaires de Human Rights Watch ont visité l’un des centres de détention de la région d’Evros et ont découvert que les autorités grecques détenaient des immigrés, dont des personnes appartenant à des groupes dits “vulnérables”, comme des enfants non-accompagnés et ce, pendant des semaines voire des mois, dans des conditions déplorables.

Le commissariat de Feres détenait, selon HRW, 97 personnes bien que la police ait avoué que la capacité d’accueil n’était que de 30 personnes. “Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’est sale” a confié une détenue géorgienne de 50 ans aux membres de l’organisation. “Ce n’est pas approprié d’être enfermé avec ces hommes. Je ne dors pas la nuit, je reste juste assise sur un matelas“. Dans un autre centre de détention à Fylakio, des enfants, sans famille présente, se retrouvaient enfermés avec des adultes qu’ils ne connaissaient pas, dans des cellules surpeuplées. L’odeur était insupportable, les policiers portaient des masques de chirurgie lorsqu’ils traversaient le couloir des cellules.

Même si le rapport pointe d’abord Frontex du doigt” reprend Bill Frelick, “cela n’absous en rien les autorités grecques. Le gouvernement doit faire des efforts immédiatement pour améliorer les conditions de détention et mener rapidement une réforme de la demande d’asile comme il l’a promis“.

La Cour européenne des Droits de l’Homme a reconnu que les centres de détention en Grèce traitaient les migrants de manière inhumaine et dégradante (comme la Belgique a qui l’on reprochait de transférer justement des immigrés afghans en Grèce). D’un autre côté regrette Bill Frelick “il y a une contradiction dérangeante dans l’attitude de l’Union Européenne, puisqu’elle envoyait dans le même temps les agents de Frontex sur place, en étant pleinement consciente de ce qui se passait“.

Human Rights Watch demande donc aux ministres européens de la Justice et de l’Intérieur d’approuver des modifications aux règles régissant les opérations de Frontex lors d’une réunion de deux jours commençant le 22 Septembre 2011, mais aussi d’ajouter à ces réformes une possibilité de tenir Frontex comme responsable lorsque ses opérations portent atteinte aux Droits de l’Homme.

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