Le point sur la situation – juin 2011
En Savoie, le regroupement des CADA a été annoncé voilà 18 mois mais à ce jour le regroupement n’est pas effectif. Une première étape a été atteinte avec une fusion des deux structures (deux bâtiments mais une seule direction). Le projet à terme est d’héberger 116 personnes dans le CADA et quelques appartements à Albertville.
Face à la baisse des crédits alloués par l’état pour l’hébergement des demandeurs d’environ 4% par an, ADOMA a mis en œuvre des solutions pour y faire face. ADOMA a décidé en particulier de réduire ses coûts en favorisant des structures d’au moins 100 places.
Des difficultés ont été pointées dés l’annonce du projet.
En effet le regroupement à Albertville suppose la fermeture de la résidence sociale du bâtiment d’Albertville. Il faut rappeler qu’elle était une des conditions posées par la municipalité d’Albertville lors des discussions pour l’implantation du CADA.
De plus, ce regroupement va concentrer les sorties sur la ville d’Albertville déjà sérieusement débordées par la présence des déboutés (Plus de 50% des demandeurs d’asile des CADA voient leur demande rejetée).
Les associations, la Coordination Savoie pour le Droit d’Asile et sa Coordination locale, n’ont cessé d’alerter sur les risques de ce regroupement. Des rencontres ont été proposées à plusieurs reprises autour du maire d’Albertville.
Le Préfet de Savoie semble avoir entendu qu’un problème se posait et il a demandé une étude d’impact sous la responsabilité de Monsieur Mamis, directeur de la DDCSPP (ex DDASS). Une première rencontre a été convoquée le 14 juin dernier. Chacun des acteurs impliqués, hébergement d’urgence, mairie, conseil général, associations, sont appelées à donner leur point de vue sur les conséquences et les difficultés résultant du regroupement.
Si la décision définitive ne semble pas être prise à ce jour par le Préfet aucune alternative n’est évoquée.
La Coordination Savoie pour le Droit d’Asile a exprimé ses inquiétudes :
- les contraintes budgétaires dégradent la qualité de l’accueil et cette dégradation est une volonté de l’Etat. D’autres leviers pourraient être sources d’économie sans altérer l’accueil déjà minimal des demandeurs, par exemple : la réduction des délais d’instruction OFPRA et CNDA actuellement de près de 24 mois.
- Les capacités de soutien des associations sur Albertville sont déjà épuisées et le sort des personnes déboutées doit être prise en compte, familles, personnes fragiles, c’est une question de dignité.
- La régionalisation de l’hébergement d’urgence des demandeurs d’asile va encore compliquer la situation locale avec des capacités d’hébergement « captées » par la Préfecture de région.
Rappel de l’état des lieux
Aujourd’hui deux CADA (Centres d’Accueil de demandeurs d’Asile) existent en Savoie : un à Saint Michel de Maurienne depuis 2001 avec 60 places et un à Albertville avec 56 places depuis 2005.
Tous deux sont gérés par ADOMA.
(Société d’économie mixte, ADOMA est à la fois régie par la loi sur les sociétés anonymes et par les textes relatifs aux entreprises du secteur public. L’État est actionnaire majoritaire avec 57 % du capital. La répartition du capital au 31 décembre 2010 était la suivante : État : 57 %, SNI : 28,6 %, Groupe Caisse d’Epargne Habitat : 9,9 %, Groupe Polylogis : 3,2 %, Salariés : 0,2 %)
Capital.fr vient de publier un réportage accablant sur des dérapages des dirigeants d'ADOMA ! voir ici