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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 19:39
gisti.gifCommuniqué du Gisti
Contre la criminalisation des défenseurs des droits des étrangers

Ces derniers jours, la « machine à punir » les délits de solidarité a fonctionné à plein, rappelant qu’une épée de Damoclès pèse sur tous ceux qui dénoncent l’inhumanité des lois sur l’immigration : procès des « webmasters » de sites appelant au boycott des opérateurs participant à la construction de centres de rétention [1] ; procès des militants arrêtés au cours d’une manifestation à Calais pour la liberté de circulation ; fermeture d’un lieu de dialogue et de solidarité avec les migrants de Calais et interpellation de ses occupants [2] ; garde à vue de militants soupçonnés de dégradations de biens ou, tout simplement, d’opposition à la politique des rafles policières …

Le Gisti dénonce depuis longtemps le harcèlement moral, policier et judiciaire que subissent les militants menacés de poursuites en raison de « l’aide directe ou indirecte, apportée à l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France » (art. L. 622-1du Ceseda [3]). La répression dépasse maintenant de beaucoup l’application de ce seul article inique. La fermeture du local de No Border où étaient hébergés des exilés de Calais illustre l’imagination débordante des pouvoirs publics en la matière. Dans cette affaire, de simples arrêtés municipaux à la légalité douteuse, pris pour des motifs d’ « insalubrité », auront suffi à criminaliser les migrants et leurs soutiens, à clochardiser un peu plus encore les exilés et à couvrir les violences policières.

Selon une méthode désormais bien rôdée, les délits d’outrage, d’injure, de diffamation ou de rébellion sont utilisés pour poursuivre et condamner les personnes qui protestent contre la politique menée à l’égard des étrangers [4]. Plus grave encore, l’arsenal « anti-terroriste » a également été mis en branle à plusieurs reprises contre des mouvements luttant pour la fermeture des centres de rétention et la liberté de circulation, avec à la clef des arrestations musclées et des détentions provisoires dépassant parfois une année.

Les militants arrêtés ou poursuivis en ces occasions ont été déclarés coupables avant même d’avoir été jugés, à coup de déclarations haineuses et diffamatoires. Le ministre de l’immigration a qualifié de « violents » les militants de No Border sur la seule base de leur engagement en faveur des exilés. On voit réapparaître des catégories de pensée que l’on croyait révolues. Pour le porte-parole de l’UMP, l’altermondialisme relève d’ « idées antinationales », et « certaines associations ou pseudo-associations » doivent « rendre des comptes à la justice ». Avec les récentes actions policières contre des militants de la liberté de circulation, ses vœux sont en passe d’être exaucés.

Le Gisti dénonce cette nouvelle forme de chasse aux sorcières qui prétend ériger en délit d’opinion la revendication d’une autre politique migratoire. Il réaffirme son soutien aux « délinquants de la solidarité », et au-delà, à tous ceux qui défendent l’égalité des droits entre nationaux et étrangers et la liberté de circulation.

Le 25 février 2010

[1] Voir notre communiqué

[2] Voir le communiqué interassociatif du 8 février 2010

[3] Voir notre dossier « Les délits de la solidarité » : http://www.gisti.org/delits-de-solidarite

[4] Exemples de poursuites et de condamnation

Voir notre dossier « Les délits de la solidarité » :
http://www.gisti.org/delits-de-solidarite




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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 20:45

CFDA (Coordination française pour le droit d’asile)

Courrier adressé Monsieur Eric Besson, Ministre de l’Immigration
Calais : les mauvais traitements infligés aux migrants et les entraves à l’action humanitaire doivent cesser immédiatement

Monsieur le ministre,

La Coordination française pour le droit d’asile (CFDA) tient à vous faire part de sa plus profonde indignation quant aux pratiques des autorités françaises à l’égard des migrants du Nord-Ouest de la France et de son inquiétude quant aux conséquences de celles-ci sur leur intégrité physique et mentale.

En septembre 2008, dans son rapport « La loi des "jungles" : La situation des exilés sur le littoral de la Manche et de la Mer du Nord », la CFDA décrivait la situation précaire de ces personnes et faisait dix-neuf recommandations aux autorités françaises.

Un an plus tard, vous avez voulu « démanteler » les « jungles » et la situation des migrants présents dans la région va en s’aggravant depuis cette opération, comme le constate lui-même le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, présent sur place pour venir en aide aux réfugiés.

En effet, depuis de nombreuses semaines, les forces de police se rendent coupables d’atteintes sérieuses et graves à la dignité et à l’intégrité des migrants.

Chaque jour, chaque nuit, en agissant sur ordre des autorités administratives françaises, elles empêchent les migrants, dont de nombreux mineurs, de dormir en les délogeant systématiquement des lieux où ils peuvent tenter de le faire, que ce soit des abris de fortune en pleine nature ou des tentes. Des témoignages concordants font état de pratiques consistant à déchirer les duvets des migrants, et ce alors même que le froid sévit.

Cette pression constante, qui finit par priver ces personnes du besoin essentiel de repos et les expose sans protection à la rigueur du froid, aggrave leur situation déjà extrêmement difficile et n’a plus rien à voir avec une politique digne et respectueuse des êtres humains.

L’action des associations est par ailleurs entravée. En effet, une partie du matériel de survie distribué aux migrants est régulièrement confisqué ou détruit par la police.

Monsieur le ministre, vous connaissez la situation, vous avez validé les instructions données aux forces de police. Vous êtes responsable du drame humain quotidien qui en découle. Nul désormais parmi les autorités administratives ne peut l’ignorer.

Tant que vous continuerez de ne penser qu’en termes de « flux », « d’appel d’air », « d’arrivées massives », de « clandestins » et de « réseaux », cette situation, comme d’autres potentiellement, continuera de perdurer, parce que les êtres humains, les vies humaines sont parfaitement occultés de toutes les décisions.

L’Etat français a l’obligation de protéger les personnes présentes sur son territoire en s’abstenant de leur infliger des conditions de vie indignes et inhumaines, quel que soit leur statut. Il a l’obligation de protéger particulièrement les personnes qui fuient les persécutions et recherchent une protection. Les textes internationaux qu’elle a signés le lui imposent. Le ministre de l’Immigration en est par définition l’autorité responsable et devrait d’urgence s’en souvenir.

Contrairement au message que votre ministère et les autorités françaises diffusent régulièrement en direction du grand public, ces personnes, hommes, femmes et de plus en plus d’enfants seuls, sont avant tout des êtres humains qu’il est impératif que les autorités traitent et respectent comme tels. Nombre d’entre eux ont fui leur pays du fait des violences et des persécutions subies. Ils sont aussi pour la plupart désireux d’entrer dans une procédure légale pour que leur statut et leur histoire soient reconnus et pour être protégés comme la loi le prévoit.

Dans son rapport de septembre 2008, la CFDA rappelait que « le respect de la dignité de toute personne se traduit au quotidien par un ensemble de droits. Les migrants ne sont pas exclus de la protection de ces droits. Leur statut administratif ne peut et ne doit pas constituer un prétexte pour ne pas respecter leurs droits ou ne pas les protéger. Les lieux où les étrangers en situation d’errance sont amenés à vivre ne doivent en aucun cas être régis par des normes d’exception et l’absence de droits ».

Aujourd’hui, la CFDA, particulièrement inquiète de l’évolution de la situation sur le terrain, vous demande de faire cesser ces graves atteintes aux droits des personnes migrantes et réaffirme ses revendications les plus urgentes ;

  • le respect des conditions de vie des migrants : même démunis de document d’identité ou de titre de séjour, ils ne doivent plus faire l’objet d’interpellations répétitives, de violences physiques, de mesures de harcèlement, de dégradations de leurs biens, de perturbation systématique de leur sommeil, etc..
  • en amont, il est du devoir des parquets de contrôler le comportement des forces de police. En aval, dès lors qu’existent des indices de dérives ou d’abus, il est de la mission de la hiérarchie policière et des préfets de s’assurer que des enquêtes administratives soient ouvertes et menées à bien ;
  • le respect du travail des acteurs humanitaires : l’action des associations qui viennent en aide aux exilés ne doit plus être entravée. Les obstacles administratifs, les menaces et les intimidations à l’encontre de ces associations et des citoyens qui portent assistance aux exilés doivent cesser ;
  • les mineurs étrangers isolés doivent être protégés en étant mis à l’abri et pris en charge comme le droit français et le droit international le prévoient ;
  • les plaintes des personnes concernant des violences policières doivent pouvoir être enregistrées ;
  • les migrants, quel que soit leur statut, doivent pouvoir bénéficier d’un hébergement, d’une aide alimentaire et d’un accès aux soins, dans le respect de la dignité humaine ;
  • l’Etat et les collectivités territoriales doivent mettre en place des dispositifs d’accueil suffisants avec des conditions décentes, notamment dans les villes situées sur le littoral.
Le 16 février 2010

Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
cfda.rezo.net
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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 00:00
"On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici !" : 3,30 minutes pour les sans-papiers

LE MONDE | 23.02.10 | 15h47 

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/02/23/on-bosse-ici-on-vit-ici-on-reste-ici-3-30-minutes-pour-les-sans-papiers_1310180_3476.html

 

pour voir le film  http://www.dailymotion.com/video/xcbq5u_on-bosse-ici-on-vit-ici-on-reste-ic_news

 

 

AFGHANISTAN : Au moins 16 personnes, dont un Français, ont été tuées,
vendredi 26 février 2010

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/02/26/le-talibans-menent-des-attaques-suicides-dans-kaboul_1311528_3216.html

 

 

Lettre ouverte au secrétaire d’Etat aux affaires européennes
Les Roms roumains, citoyens de l’Union européenne, ont comme tous les autres le droit de circuler et de s’installer dans tous les pays d’Europe

http://www.gisti.org/spip.php?article1898

 

 

Pour en finir avec un faux débat : les statistiques ethniques
De Rahsaan MAXWELL, docteur en sciences politiques, Université du Massachusetts
Préface de Patrick WEIL, directeur de recherche au CNRS
En Temps Réel - Cahier N°40 - septembre 2009

http://entempsreel.com/2009/09/14/pour-en-finir-avec-un-faux-d%C3%A9bat-les-statistiques-ethniques

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 10:20
lac.jpgUn billet de Thierry Billet* sur la situation difficile en Haute-Savoie face à une augmentation des arrivées de demandeurs d'asile

à lire ici     link


* Elu écologiste, maire adjoint d'ANNECY  à l'environnement,Vice Président du Syndicat du Lac
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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 00:00
Rétention au Mesnil

Nous relayons et nous associons à la pétition de :
ADDE - Comede - ELENA-France - Emmaüs - Gisti - La Cimade - Ligue des droits de l'homme - Migreurop - MRAP - Réseau Education Sans Frontières - Secours Catholique - Syndicat des Avocats de France - Syndicat de la Magistrature

Centre de rétention du Mesnil 2 :
non à l'ouverture d'un camp d'internement des étrangers !


Alors que les audiences du procès des inculpés de l'incendie du centre de rétention de Vincennes se poursuivent, l'administration s'apprête à créer à nouveau les conditions d'un drame.

La construction du nouveau centre de rétention du Mesnil-Amelot (77) est achevée. L'ouverture est prévue dans quelques semaines. Avec 240 places de rétention, ce centre sera le plus grand de France. Il s'ajoutera au premier centre de rétention du Mesnil-Amelot qui compte déjà 140 places.

L'entrée en fonction de ce véritable camp marque une nouvelle étape de ce que les associations de défense des droits des migrants ont qualifié depuis 2004 d'industrialisation de la rétention. D'exceptionnel, l'enfermement des personnes en situation irrégulière devient peu à peu un outil banal de la politique migratoire.

Le centre de rétention comptera 240 places dont 40 places réservées aux familles. Il est organisé en 6 unités de vie de 40 places autour de deux bâtiments administratifs jumeaux eux-mêmes reliés par une passerelle de commandement. Une double enceinte grillagée et barbelée entoure l'ensemble du camp. Des dizaines de caméras, des détecteurs de mouvements s'ajoutent à cet univers carcéral.

Comme pour le CRA de Vincennes, l'Administration utilise la fiction de deux centres de rétention mitoyens pour contourner la réglementation : celle-ci limite à 140 places la capacité d'un centre de rétention.

La construction envisagée de deux salles d'audiences à proximité immédiate du camp instituera une justice d'exception éloignée de tout regard de la société civile.

Un centre de 240 places représente une moyenne de 40 arrivées par jour (c'était le cas au CRA de Vincennes avant l'incendie du 22 juin 2008). Comme l'a montré la situation de Vincennes, ce type d'univers déshumanisé favorise, encore plus qu'ailleurs, le non-droit, les violences, les auto-mutilations et les tentatives de suicide.


Les associations signataires s'opposent à l'ouverture du futur centre de rétention du Mesnil Amelot. Elles dénoncent la criminalisation des migrants et appellent les citoyens et les élus à se mobiliser contre l'internement administratif des étrangers.


Premiers signataires :
ADDE, Comede, ELENA-France, Emmaüs, Gisti, La Cimade, Ligue des droits de l'homme, Migreurop, MRAP, Réseau Education Sans Frontières, Secours Catholique, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature


> Pétition et informations sur le site de la campagne

Nous invitons à signer  personnellement la pétition
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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 17:41
brochure 70ansMerci au blog du p'tit démocrate de chambéry pour sa vidéo de la soirée du 9 février 2010
http://leptitdemocratechambery.over-blog.com/article-ndetite-44630906.html



















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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 10:43
modane.pngDDPAF Direction départementale de la police aux frontières : Extrait du rapport annuel 2007

"LES PERSPECTIVES ET ORIENTATIONS 2008 :
1) les objectifs chiffrés :
Sur le plan opérationnel, la police aux frontières n’est pas directement concernée par les objectifs nationaux sur l’évolution de la délinquance et le taux d’élucidation des services. Néanmoins, la réalisation des objectifs particuliers fixés par le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Immigration constituera naturellement la principale préoccupation des services en 2008."

cf  http://www.savoie.pref.gouv.fr/sections/l_etat_en_savoie/rapports_d_activite/rapport_d_activite_d1324/downloadFile/attachedFile_11/Ddpaf.pdf?nocache=1213108360.61

Cette phrase est étonnante : une direction qui n'est pas concernée par des objectifs dont elle fait sa principale préoccupation.
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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 10:22
Dublin-Eurodac medium15 février 2010
Voila un exemple de l'application du réglement Règlement de Dublin, dit "Dublin II", établissant les critères et mécanismes de détermination de l'État membre responsable de l'examen d'une demande d'asile.
Il se présente à la préfecture de Savoie le 29 septembre 2009. Depuis, tous les quinze jours, une nouvelle convocation lui est remise en attendant. En attendant quoi ? En attendant la réponse de l'Etat Grec à qui la France demande de "récupérer" cette personne. En attendant, il est sans ressources, à 19 ans.

Et surtout il n'a toujours pas pu déposer sa demande d'asile ; alors il attend.
Il est Dubliné comme on dit dans ce cas.

Pour en savoir plus >  www.forumrefugies.org/.../Dublin-Eurodac
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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 15:40

 



 

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 14:27
afghanistan-488-cost-of-war.jpg

 Un nouveau rapport publié aujourd’hui par Oxfam International et plusieurs organisations afghanes révèle que pour 70% des Afghans, la pauvreté et le chômage sont les principales causes du conflit qui touche leur pays. Pour la population afghane, les autres facteurs responsables du conflit sont dans l’ordre la faiblesse et la corruption du gouvernement, les Talibans et enfin l’ingérence des pays limitrophes.

Les coûts de la guerre

Le nouveau rapport d’Oxfam International, « Les coûts de la guerre », présente les résultats d’enquêtes de terrain qui mettent en évidence l’effroyable situation d’un pays à genoux après 30 ans de conflits. Selon cette étude, faite auprès de 704 Afghans à travers tout le pays :

  • un Afghan sur six pense à quitter le pays;
  • un Afghan sur cinq a été victime de torture depuis le début de la guerre en 1979;
  • trois Afghans sur quatre ont été contraints de quitter leur foyer depuis cette date

Pour Grace Ommer, directrice d’Oxfam Grande-Bretagne en Afghanistan : « Depuis 30 ans, les Afghans endurent d’énormes souffrances et la société afghane est dévastée. Des millions de personnes ont été tuées et plus encore forcées de fuir leurs foyers. Les responsables des pires abus n’ont pas été traduits en justice et vivent en toute impunité. »

Désirs de paix

« Les Afghans ne demandent que la paix et la fin du conflit. Ils réclament qu’on s’attaque aux causes profondes du conflit, en particulier la pauvreté. Parmi les personnes interrogées, un homme nous a confié que les personnes sans emploi ‘sont prêtes à tout’. La communauté internationale doit garder à l’esprit ces propos et fournir une aide plus efficace pour relancer l’économie afghane. »

Depuis l’invasion soviétique du pays en 1979, une personne interrogée sur dix a été emprisonnée au moins une fois. Une sur cinq (21%) a été torturée, en prison ou par l’un des nombreux groupes armés, dont un tiers de femmes. Seul 1% affirme avoir reçu des compensations pour les préjudices subis.

Pour la majorité des personnes interrogées, la pauvreté, la corruption, les injustices et les souffrances causées aux civils ne font qu’alimenter l’augmentation de l’insécurité.

 

18 novembre 2009

 

texte intégral :

http://www.oxfam.org/fr/pressroom/pressrelease/2009-11-18-afghanistan-pauvrete-chomage-guerre-couts

 

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